La densité de poissons aux Marquises dépasse largement celle de Tahiti et celle des Iles sous le vent. Déjà parce que la pression de pêche y est quasiment nulle, mais aussi parce qu'un courant froid venant du sud apporte beaucoup de plancton, base de la chaîne alimentaire qui se termine par les grands chasseurs pélagiques.
On va pouvoir le constater ...
Avec Val, Damien et Sylvain, on s'est offert une petite virée pêche sur le bateau d'Antoine qui se déplace sur l'Aranui et qui est mis à l'eau en fonction des demandes des passagers.
En moins de trois heures de pêche, on fait un véritable carnage de thons rouges. Dès que nous passons près de "bancs d'oiseaux", signe que des poissons sont en chasse en-dessous, les cannes filent dans tous les sens. La mer est démontée mais malgré les décrochages, une dizaines de bêtes seront capturées à la traîne.
On pourra déguster nos prises le soir-même : les cuistots du bateau en ont préparé une partie en sashimi (thon cru coupé en fines lamelles accompagné d'une sauce). Un véritable régal !!! Ce qui ne nous a pas été servi est réservé pour l'équipage (les Marquisiens comme les Tahitiens sont friands de poisson cru, de thon rouge cru surtout, le top du top).
La partie de pêche avait pourtant commencé assez curieusement. En attendant les copains, en donnant quelques coups de popper (leurre de surface) pour tenter les carangues ... c'est du ciel qu'est venue l'attaque : un fou (un peu plus fou que les autres sûrement) a fondu sur mon leurre. Je l'ai vu voler en piquée vers mon leurre en me disant: "Il ne va pas le faire, il ne va pas le faire ..." Eh bien si, c'est bien à mon leurre que la bête volante en voulait ...
Et me voilà donc attelé à un fou brun des Marquises d'1 m 50 d'envergure qui malgré la traction que j'exerce arrive à voler !!!
Pour abrèger son calvaire, je le ramène au bateau quand même assez rapidement. En le décrochant, il va perdre quelques plumes mais repartira vigoureusement apparemment sans blessures ...
La fin de la partie de pêche va être encore plus mouvementée. La mer très agitée va nous filer un bon vieux mal de mer qui va un peu atténuer le plaisir d'enchaîner prises sur prises. On est tous plus ou moins touchés, Val résiste le mieux mais son vieux père ne trouvera un peu de quiétude que dans une longue sieste remplie de rêves de terre ferme ...