C'est clair, à Tahiti, c'est plus risqué de ramasser des coquillages ou de se baigner pieds nus dans le lagon que d'aller cueillir des avocats au jardin ou se promener en forêt. Dans le lagon, certains coquillages, les cônes par exemple ont un dard très venimeux, certains poissons sont agressifs ou munis d'épines avec du venin, certaines étoiles de mer sont fortement urticantes ... et il ne faut pas marcher sur les nombreux poissons scorpions ou poisson pierres dissimulés dans très peu d'eau. La méfiance est de rigueur dans le lagon et mieux vaut ne toucher à rien.
Encore récemment, juste devant notre bungalow à Moorea avec Papy Tonio et Magonite, Dom toujours aux aguets a repéré un énorme nohu (poisson pierre en tahitien) à quelques centimètres du bord.
A l'affût d'un petit poisson imprudent qui passerait devant sa gueule, il est immobile et quasiment invisible.
On devine sa bouche orientée vers le haut en arc de cercle et un peu ses grandes nageoires pectorales. On l'a chopé à l'épuisette et l'avons rejeté plus loin. On l'a épargné contrairement aux tahitiens qui les détruisent systématiquement. Le nohu a paraît-il une chair délicieuse.
Concernant les créatures terrestres, bien que le climat tropical humide semble a priori favorable à l'épanouissement d'espèces peu recommandables (reptiles, araignées ...), on est loin de rencontrer les bestioles de la jungle guyanaise ou des forêts australiennes!
Mais, autour de la maison, et donc aussi dans la maison, portes et fenêtres étant toujours ouvertes, on doit quand même cohabiter avec des animaux qu'on n'a pas trop l'habitude de croiser dans les environs d'Epinal.
De temps en temps, on retrouve dans notre salle à manger ou sur la terrasse un Bernard L'Hermite géant. Il n'est pas si énorme que ça, il n'a de géant que le nom (il a la taille d'un poing fermé à peu près), mais la première fois, ça fait drôle quand même. En général, il squatte une grosse coquille d'escargot terrestre.
Val a plusieur fois essayé d'en élever un, chose courante à Tahiti, mais la bête a toujours réussi à s'évader de l'enclos qu'on lui avait fait. Le but est de bien le nourrir pour qu'il grossisse et sente le besoin de changer de coquille. On peut alors lui offrir différents coquillages customisés à souhait qu'il choisira et pourra changer au gré de son humeur ou de sa taille.
Côté insectes on rencontre parfois quelques grosses araignées inoffensives et les sympathiques phasmes sur les murs de nos chambres.
Mais parfois certaines rencontres sont un peu plus inattendues: au cours de notre séjour à Rangiroa, Sandra a partagé son faré ... avec des scorpions. On a eu du mal à la croire quand elle nous a dit que des scorpions se balladaient sous son lit mais photo à l'appui, on a bien été obligé de constater que l'apéro que nous venions de boire n'avait rien à voir avec l'histoire. Renseignements pris, c'est un petit scorpion qui n'inoccule que des piqûres peu douloureuses.
Les margouillats ... comme dans toutes les contrées chaudes, ils sont nombreux et très familiers. Ils vivent tranquillement le long des murs ou au plafond, se cachent derrière les meubles en journée et ont la sympathie de ne jamais utilliser notre lit comme planque, nous épargnant ainsi de belles frayeurs nocturnes.
Ils dévorent dans la maison une quantité incroyable de moucherons, moustiques et papillons. Pour communiquer, ils ondulent leur queue et font un bruit qui ressemble à un chant d'oiseau. C'est surprenant au début, mais on s'habitue rapidement à leur ... chant. Seul désagrément, les crottes laissées sur les bords de fenêtres, au pied des murs ...
Y'en a un qui n'est pas gêné du tout, c'est Tiare. Est-ce que c'est nous qui sommes sur son territoire ou lui qui est sur le nôtre? Peu importe, en tout cas, on doit cohabiter.
Il nous débarrasse le bureau des moustiques en quête de chair fraîche et nous, on lui offre la protection contre plus gros que lui (les margouillats se bouffent entre eux, un gros qui avale un petit tête la première, ça vaut le coup d'oeil, on se croirait dans Jurassic Park en miniature).
Et surtout, on lui offre la primauté de la lecture de nos articles de blog. Il aime bien se promener sur l'ordi quand on écrit des articles sur son île.
Alors, aujourd'hui, Tiare se pavane encore plus que d'habitude, il est fier comme tout, c'est lui la vedette de l'article!
Il aime bien faire du cheval sur la souris, ou jouer l équilibriste sur le dessus de l'écran, sacré Tiare ....
Pour être bien précis, il y a quand même un animal terrestre dont on doit se méfier à Tahiti. Le scolopendre ou "cent pieds" peut infliger à sa malheureuse victime des piqûres extrêmement douloureuses. Ses deux crochets à venin pénètrent profondément dans la chair et peuvent provoquer de gros hématomes et d'importantes infections si la plaie est mal nettoyée. La bête peut mesurer 20 centimètres et être large comme un pouce.
Le cent pied ne se déplace que la nuit en quête de cafards. La journée, il se complaît dans des endroits confinés, chauds et humides (sous les bouts de bois, tas de caillous ...). Normalement, si on ne va pas l'embêter dans ses cachettes, on ne doit pas avoir d'ennuis.
Mais avec lui, une mauvaise rencontre est toujours quand même possible un peu partout, dans la salle de bains par exemple: il peut être caché dans la serviette avec laquelle on veut s'essuyer après la douche, c'est la mésaventure qui est arrivée à un de nos copain!
Et selon d'autres témoignages, il paraît qu'il affectionne aussi la chaleur ... des lits.
Mais bon, Dom prouve sur ces photos qu'avec un peu de courage, il est possible, peut-être pas de l'apprivoiser, mais en tout cas de s'amuser un peu avec !!!