En ce week-end de Pentecôte, 10 superbes athlètes en parfaite condition physique (hmmm) attaquent l'ascension du mont Aorai, le troisième plus haut sommet de Tahiti.
La grimpette commence au Restaurant "Le Belvédère" à environ 600 mètres d'altitude. Dès le début, d'abrupts passages annoncent la couleur, mais grâce à des cordes (en apparence) bien attachées aux arbres, ces difficultés sont facilement négociées.
Il est 11H30 du matin, le soleil qui tape fort est en fait le principal ennemi. On apprécie les quelques passages à l'ombre et le fait que le sentier soit super bien entretenu (par les militaires du RIMAP).
Le chemin serpente à flan de colline, la pente n'est finalement pas très forte et elle est bien régulière.
Vers 14 heures, la fine équipe arrive au premier refuge pour la pause casse-croute. Le célèbre "Diadème" visible de Papeete en forme de molaire semble tout proche et heureusement, les averses au loin ne nous concernent pas. Elles nous offrent même de jolis arcs-en-ciel.
Papeete est toute petite, la vue est déjà magnifique mais Sylvain, la tronche au soleil, commence à se demander ce qu'il fout là quand il voit au loin vers la pointe Venus à Mahina, les grandes traces blanches laissées par les kite-surfeurs dans leur sillage!
Pour la suite du programme, les données changent nettement: il n'y a parfois plus de chemin et il faut alterner escalade, escalade et escalade et ... un peu de marche pour progresser. Cette fois, on n'a pas le choix, il faut faire confiance aux cordes en place pour passer.
Juste après le refuge, le passage dit de "la roche du diable" nous donne un avant-goût de ce qui nous attend.
Le pote d'enfance de Pat qui cumule problème technique et coup de pompe doit renoncer, il rebrousse chemin.
Emmenés par les deux lapins Pat et François, nous sommes 9 à poursuivre l'ascension. Rapidemment des écarts se creusent et je suis vite dans la charrette avec Olive. Sylvain fait "dans le social", il nous attend.
Les sacs blindés d'eau et agrémentés de quelques flacons au précieux liquide commencent à peser lourd.
On se déplace maintenant sur des crêtes assez étroites parfois et chaque appui doit être bien assuré. Notre allure n'est pas très rapide mais on prend le temps d'admirer le visu et on fait des pauses régulières eau et barres de céréales pour ne pas tomber en panne sèche.
Quand enfin vers quatre heures on arrive au refuge de Fare Ata où nous allons passer la nuit, Seb, qui a mis au grupetto (constitué par Olive,Sylvain, Manu et moi) une bonne demi-heure dans la vue, ne manque pas de me rappeler mes origines vosgiennes pour me chambrer sur notre "retard" (lui est meusien ... j'ai les boules!).
Il fait assez frais à 1900 mètres mais on se déleste rapidement de nos saucissons, d'une bouteille de Pastis et de quelques bouteilles de "rouquin" (
Sylvain). On sera plus lèger pour la descente demain et tiens ... on n'a plus froid ?!? ...
Hormis une "glissade faciale" de François alias "l'homme qui tombe à pic", la troupe est assez sage et on prend le temps d'aller voir "la ville"et le littoral éclairé by night tout en bas. C'est super beau.
La nuit est courte mais réparatrice, bien calés dans nos confortables duvets (merci Alex!). Seule une attaque de "Toutigeac" en pleine nuit ... sur la tête de François perturbera un peu notre sommeil (enfin surtout le sien!).
L'extraction des duvets à 5 heures du mat est quand même difficile mais pas question de renoncer (merci pour le coup de pouce Olive), on est venu pour ça, on va attaquer les deux derniers kilomètres d'ascension de nuit pour être au sommet au lever du soleil.
Phil et Matthieu (Phil, problème de digestion mélange bière et raviolis ???) restent au refuge ainsi que Seb qui a déjà fait plusieurs fois l'Aorai.
La météo est super clémente avec nous et on arrive juste avant le lever du soleil au sommet pour admirer la mer de nuages qui enroule les principaux sommets de Tahiti (mais pas le nôtre hé hé!). Le plus haut sommet de Tahiti en face de nous, l'Orohena (2241m) et son petit frère le Pito Hiti (2110m) juste à côté sont vite dans les nuages et sous la pluie.
Pat et François, trop forts les organisateurs!
Le spectacle est magnifique!
Moorea, toute petite, semble flotter au-dessus de l'océan et chacun y va de son pronostic pour dire de quelle commune et de quelles vallées sont les petits bouts de lagons que l'on voit très loin entre deux montagnes. L'intérieur de l'île est couvert, on ne peut pas voir jusqu'à la presqu'île aujourd'hui.
C'est seulement le froid qui nous fait entreprendre la descente, on serait bien resté plus longtemps sur le toit de Tahiti à se remplir les yeux. Côté montagne, Tahiti, c'est aussi grandiose!
De jour donc cette fois, nous rebroussons chemin et prenons davantage que de nuit conscience de l'étroitesse de la crête par laquelle nous sommes venus. Certains passages ne sont larges que d'une quarantaine de centimètres. A droite et à gauche, une pente abrupte sans végétation haute et la promesse d'une chute de plusieurs centaines de mètres en cas de maladresse ... Erreur ou glissade fortement déconseillée !
On a récupéré nos sacs (allégés) au refuge et des images plein la tête, on rejoint notre point de départ de la veille. A 11 heures du mat, on est arrivés, les cuisses sont vacillantes et la bière engloutie à notre arrivée au Belvédère une des meilleures que j'ai jamais bue!
Extra les enfants, c'était une superbe virée !!!
Mais les cuisses et les mollets des moins entraînés d'entre nous s'en souviennent encore. Même si des massages par des mains expertes ont permis une récupération plus rapide (Marianne et Inés, c'était parfait!) avec Olive et Phil, trois jours plus tard, nous avons dû annuler le match de futsal que nous devions jouer contre les élèves de l'AS du collège à cause de nos courbatures!
La honte!
Cela dit, les élèves ne nous en ont pas voulu, ils ont bien vu à nos démarches vacillantes dans la cour (eh oui, de la salle des profs à la cour, il y a quand même ... 5 marches à descendre! ) que nous n'étions pas entrain de simuler ou de chercher une quelconque excuse pour ne pas les affronter!!!
