Au salon du tourisme de septembre dernier, on avait passé un moment à chercher quel hôtel en Polynésie voudrait bien accueillir une famille de 5 dans un bungalow sur pilotis. On voulait au moins une fois pendant notre séjour passer quelques nuits sur le lagon, le bungalow pilotis, c'est un peu le mythe ici en Polynésie!

Mais tous les hôtels proposent des bungalows sur pilotis pour deux voire trois personnes maxi ... sauf le "Pearl" de Tikehau qui propose 8 suites pilotis de 93 m2 !!! 

On a donc pu réserver trois nuits dans cet hôtel et découvrir par la même occasion un autre joyau des Tuamotus à côté de Rangiroa : Tikehau.

Quand on est arrivé à Tahiti, Val et Clém avouaient avoir été déçus par notre maison de Paea, trompés par les images touristiques qu'on leur avait montrées, ils s'attendaient à ce que nous vivions pendant 4 ans dans une maison sur pilotis au-dessus du lagon ...

Nous y auront finalement quand même vécu quatre jours ...

    L'hôtel est situé sur un motu isolé, coincé entre deux "hoa" (sorte de fausse passe où le lagon communique avec l'océan). Les bungalows très luxueux sont entièrement construits en matériaux traditionnels.

   Visite de la suite n°40 ...

    Des terrasses, on accède au lagon par une échelle qui se termine sur un fond sablonneux. C'est l'idéal pour la baignade, le fond d'environ un mètre est dénué de corail. Pendant quatre jours, nos kayaks seront "à quai", prêts à l'emploi.

La vue depuis "notre terrasse" n'est pas trop mal, surtout le soir quand le soleil embrase le ciel nuageux ...

    On zappe les excursions proposées par l'hôtel (île aux oiseaux, pique-nique sur le motu ...) puisque ce sont des activités qu'on a déjà faites sur d'autres îles ou atolls. On veut  profiter à fond de notre bungalow et des prestations de l'hôtel (billard, piscine, p'tits déj' gargantuesques, resto ...).

    L'hôtel fait partie d'une chaîne partenaire d'Air Tahiti Nui. Comme on a accumulé plein de Miles lors de nos différents vols avec cette compagnie aérienne, on peut bénéficier gratuitement de prestations exceptionnelles : petit déj' livré en pirogue sur la terrasse de notre bungalow, champagne, canapé et coktails ... Inès s'offrira un massage/détente "Mahana Manea" : gommage à la coco et modelage à l'huile de gingembre.  

    On a passé 4 jours extra perdus sur notre motu isolé. On y a joué les Robinsons de luxe certes, mais les Robinsons quand même !!!

Dom a pris les cotes du bungalow pour faire le même sur l'étang à notre retour et ramener ainsi un peu de Polynésie dans les Vosges. Pour clarifier l'eau de l'étang, quelques litres d'eau de javel pourraient faire l'affaire. Reste à faire venir le soleil, mais là, pour l'instant, on n'a pas trouvé la solution ...

   A Rangiroa et surtout à Fakarava, on est sur une autre planète.

   Les requins pointes noires se baladent dans quelques centimètres d'eau, et on peut voir en se promenant toutes sortes de bestioles ...

   "Gare à tes orteils" semble dire le crabe.

         "Tu m'attrapera pas" semble dire la raie à Clem qui aimerait bien en caresser une !

               "Attention à mon jet d'encre" nous menace le poulpe ! 

                       "Celui qui est sur mon passage, je le bouffe!" Ca, c'est un requin dormeur de trois mètres qui passe devant nous alors qu'on est attablé en train de prendre l'apéro (encore ... ben oui !).

   Donc, même sans équipement de plongée, on peut voir qu'il y a une vie aquatique intense et prolifique dans ces atolls !

   Ce n'est pas pour rien que Fakarava est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO.

   Mais quand on met les masques dans le lagon, c'est encore plus chouette. On voit notamment beaucoup plus de coraux qu'à Tahiti, ils sont plus nombreux, mais aussi plus variés, plus colorés et en meilleure forme, car il n'y a ici aucune pollution.

   Mais le clou du spectacle, évidemment, ce sont les plongées.

   Dans la passe de Tiputa à Rangiroa, dès la mise à l'eau, on entend au loin le "sifflement" des dauphins. Puis tout à coup, ils sortent du bleu, filant comme des fusées, de la droite, de la gauche, ils s'approchent, s'éloignent puis se rapprochent pour venir se faire caresser le museau.

Instant magique.

   Puis après ce petit coucou, ils repartent, on ne les reverra plus pour cette plongée.

   Dom trouve cette ambiance "Grand Bleu"  plutôt ... renversante alors que Sandra trouve cette rencontre plutôt ... apaisante.

   Ces dauphins sont beaucoup plus grands que les dauphins de Tahiti, ce sont les dauphins "Tursiops", ils sont trop beaux, ils ont toujours l'air de sourire. C'est l'espèce qui a été rendue célèbre par le plus illustre de leur représentant: "Flipper le dauphin"!!!

  Sur cette photo, Dom essaie de rattraper un grand dauphin, en vain évidemment. Notons au passage les qualités de photographe de Sandra et de son super compact étanche Canon qui aura eu vite fait de renvoyer aux oubliettes la petite crotouille d'appareil que Dom a acheté en arrivant à Tahiti !!!

   La plongée se continue en rejoignant le récif, on est stupéfait par la concentration et la variété des poissons. Près de la passe, lieu d'échange entre le lagon et l'océan, se concentrent toutes les espèces de poissons en quête de la nourriture apportée par le courant (qui peut être fort, n'est-ce pas Sandra ).

On voit différentes espèces de mérous, de loches, de poissons papillon, de poissons-anges, des poissons perroquets multicolors, des carangues, des poissons trompettes, des balistes, des napoléons en pagaille etc, etc, etc, etc ....

   C'est un festival de couleurs et de formes.

   Pour les plongées à Fakarava, on retrouve tout ce qu'on a vu à Rangiroa, mais en plus grande concentration encore. Il y a parfois tellement d'alevins et de juvénils qu'il semble pleuvoir des poissons sous l'eau. On assiste à une véritable tempête d'alevins ...

Il n'est pas étonnant qu'on retrouve tout près de ce garde-manger exceptionnel, une quantité de requins gris ... exceptionnelle. 

   Dans la passe, ce sont de véritable nuages de poissons ( ici des poissons chèvres bêêêêêhhhh !!!) qui se rassemblent. Tout autour, des dizaines de requins gris rôdent protégeant leurs futurs repas.

On imagine le carnage que ce doit être la nuit ou au crépuscule quand les prédateurs foncent dans ce tas de protéines inépuisables !

   Au milieu de la passe, c'est plutôt le domaine des requins "ailerons blancs de lagon"  qui se cachent dans de petites cavernes. Le courant est fort, on s'accroche comme on peut mais là aussi la concentration de vie est impressionnante

   Avant notre dernière plongée, deux espèces mythiques des Tuamotus manquaient à notre "palmarès". Nous n'avions pas vu le grand requin marteau (il peut atteindre 7 mètres en Polynésie, c'est le big boss ici) et nous n'avions pas encore vu de raie manta.

Ce fut chose faite (pour la raie) dans les deux dernières minutes de notre dernière plongée. Alors qu'on observait un banc de requin gris, on a pu enfin voir "le vol" d'une raie manta à une quinzaine de mètres de nous. Même si elle n'était pas très grande (peut-être trois mètres d'envergure, les plus grandes font plus de 6 mètres), on a pu observer pendant quelques secondes la classe et la fluidité de son déplacement.

Encore un grand moment !

Voilà, c'en est fini de la plongée aux Tuam's, mais, on reviendra. Ben oui, on n'a pas vu le grand requin marteau !!! 

   Du vélo, du kayak, de la plongée, ... les vacances, c'est aussi du farniente !!!

   A Fakarava, comme nous n'avons pas de vélo pour aller au village, Sandra nous suggère l'auto-stop. A peine a-t-elle le pouce levé que les Paumotus super sympas s'arrêtent, même ceux qui ont une toute petite benne toute rouillée !!

On monte donc dans la benne d'une jeune fille qui nous ramène à la pension ... on est tous enchantés de notre balade cheveux au vent !!

  Donc les vacances, c'est aussi trempette dans le lagon et des apéros qui durent ...  jusqu'à ce que l'approvisionnement fasse défaut !!! (eh oui, à Fakarava, on est quand même que sur un atoll de 750 habitants, perdu en plein Pacifique sud, ravitaillé irrégulièrement ... et nous n'avons pas trouvé de Carrefour ni de Champion !!!). Pas facile donc de trouver bière et cacahuètes ...

   Les soirs à la pension, pas de télé, mais des parties de pétanque acharnées... attention, mettez un casque, c'est Rose qui lance sa boule !!

   Et, si on a trouvé quelque chose à mettre dans nos verres, les p'tits apéros le soir, tranquillous face au lagon, sont aussi de bons petits moments.  

  Au snack Tenuanua (où on mange très bien), la petite table posée au milieu du lagon entre les raies et les requins nous attire immanquablement.

   Inés va y finir son repas telle une "Robinson Crusoé" du p'tit café noir.

  Telle mère, telles filles !!! Mais comment Clèm et Rose sont-elles arrivées là, toutes habillées, sans se mouiller ??? Dom emmène ses filles au milieu du lagon, en les portant, une dans chaque bras : t'es trop fort Papa !!! Rose et Clém s'y éclatent un bon moment inventant certainement une histoire de restaurant ou d'hôtel sur l'eau dont leur imagination a le secret.

   Pas de doute, aux Tuamotus, on décompresse !!

   On va dans les îles ! On dit "les îles", ici, quand on parle des Tuamotus, de Bora-Bora, des îles sous le vent, des Marquises ... bref, de toutes les îles de Polynésie, à part Tahiti. D'ailleurs, c'est bien connu, Tahiti n'est pas une île !

Nous embarquons donc tous les 6, dans un ATR d'Air Tahiti, aller passer 3 jours à Rangiroa et 4 à Fakarava.

Il ne faut pas se fier aux bonnes joues de Sandra, ni au sourire de psychopathe d'Inés, à bord, le service est minimum, ni whisky, ni punch n'est servi, juste un sympathique petit jus d'ananas local !

   Petite parenthèse géographique : les Tuamotus sont un chaîne d'anneaux de corail (les atolls) au nord-est de Tahiti. "Rangi" est à 350 km de Tahiti et "Faka" à 500 km. Sur cette carte de la Polynésie, on voit les 5 archipels. Ces archipels, tous d'origine volcanique, se sont formés à des périodes différentes et ont donc des aspects différents.

   Les îles de la société (Tahiti, les îles du vent et les îles sous le vent) sont des îles hautes avec lagon, les Marquises et les Australes plus récentes sont des îles hautes sans lagon et le Tuamotus et Gambier sont de très vieilles formations les atolls, constitués donc d'un anneau de corail avec un lagon au centre. L'île haute qui était au centre s'est affaissée sous son poids et a disparu.

   Revenons à notre virée. Côté hublot, le spectacle est saisissant. On voit la fine bordure de corail avec le bleu foncé de l'océan du côté du tombant et les bleus pastel plus contrastés côté lagon. Les vacances ont commencé !

   A l'"impressionnant" terminal de l'aéroport de Rangi, nous sommes accueillis avec des colliers de fleurs au son des ukulélés.

   A Rangi, nous sommes hébergés à la pension de famille Cécile. Nous faisons bungalows à part avec Sandra, qui a la chance de partager sa suite avec un scorpion, avec qui elle fait connaissance dans son lit, dès la première nuit. Le jeune homme de la pension nous confirme que ces scorpions peuvent piquer douloureusement, mais qu'importe, Sandra aime vivre dangereusement !

Comme dans les autres pensions des Tuamotus, pas d'eau chaude à la douche, mais nous apprécions nos bungalows rustiques, traditionnels et dépaysants.

Les repas du soir se font à la salle à manger, sur des grandes tables, les pieds dans le sable, dans une ambiance conviviale et c'est l'occasion de bavarder avec d'autres résidents de la pension. Et nous nous régalons de salade de poisson cru, de poisson grillé et même de langoustes à volonté : hhuuuuuuuuuuuuummmmmmmmmmm !!!

Bref, la pension Cécile est vraiment extra et nous la recommandons à tous ceux qui auraient envie d'un séjour à Rangiroa !

    Dans un autre style, encore plus traditionnel et minimaliste, à Fakarava, la pension Paparara. Corina, la propriétaire de la pension,  est venue nous accueillir à l'aéroport avec des colliers de fleurs et nous installe dans un grand faré familial, avec un étage rien que pour Sandra : charpente en bois, murs et toit en pandanus. Le gros avantage de notre bungalow : il est situé sur une plage de sable blanc, en face d'un magnifique lagon.

La cuisine de Corina est excellente, comme son accueil, même si elle ne nous a pas servi de langoustes : ggrrrrrrr !!!

   La pension Paparara est, elle aussi, à recommander.

   Mais on n'est pas venu aux Tuamotus que pour se prélasser dans les bungalows et manger des plats locaux : il est temps pour Sandra et Inés de mettre leurs palmes-masque-tuba pour aller explorer ces fabuleux lagons ... Rendez-vous dans un prochain article ...